300. Wiener Vorlesungsprogramm Karl Kraus

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Das Lied von der Pflicht

Der Traum ein Wiener Leben (Sept. 1910)

Das Lied von der Presse

[Begleitung: Olga Novakovic]

Im dreißigsten Kriegsjahr

I

Die große Hure

Pause

II

Grubenhund und Unnobelpreis

Die Zuwendungen aus den Erträgnissen werden in der Fackel ausgewiesen

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(Ein neuer Streich des Goldfüllfederkönigs?) Wie ein gestriges Spätabendblatt sich aus Paris berichten läßt, sollen einige Mitglieder der Sorbonne den erschütternden Einfall gehabt haben, die Ehrung, die in der Zuerkennung des Nobelpreises für Literatur liegt, dadurch ad absurdum zu führen, daß sie — Karl Kraus in Vorschlag bringen wollen. Wenn die betreffenden Herren die Absicht haben, den Nobelpreis auf den Grubenhund zu bringen, hätten sie allerdings — nach dem herrlichen Aufsitzer wenigstens zu schließen, den wir in unserem gestrigen Blatt unter dem Titel »Eine Riesenblamage des Karl Kraus« veröffentlichten — kein geeigneteres Objekt dafür finden können als Karl Kraus. Wenn er aber schon unbedingt preisgekrönt werden soll, dann müßte unserer Meinung nach zuerst ein Mäcen gefunden werden, der, im Sinne beliebter Krausscher Wortverdrehungen, einen Unnobelpreis stiftet, den man ihm zuerkennen dürfte, ohne daß sich ein Wort des Widerspruchs irgendwo dagegen erheben würde. Vorläufig liegen die Dinge wohl so, daß sich entweder ein paar Spaßvögel in den Wiener oder Pariser Cafés Central oder Herrenhof die Geschichte ausdachten, die späten Nachfahren einer Bohême, die keine anderen Sorgen hatte, als täglich etwas zu ersinnen, womit man den Bürger »giften« könnte. Vielleicht aber — und das scheint uns das Wahrscheinlichste zu sein — hat der Goldfüllfederkönig mit seinem jüngsten Ausflug ins Literarische gemerkt, daß hier ein Gebiet brach liegt, auf dem für ihn noch etwas zu holen ist. Er hat dem Karl Kraus ja schon einmal erfolgreich ins Konzept gepfuscht.

Neues Wiener Journal, 7. November 1928

Adresse à Messieurs les membres du Jury chargé de désigner le Prix Nobel de littérature pour la prochaine année

Par la mort de Karl Spitteler il se trouve que le représentant le plus hautement qualifié à qui ait été attribué le Prix Nobel de littérature parmi les écrivains de langue Allemande a disparu. Il parâit équitable que la littérature de chacun des grands pays cultivés du monde ait son tour dans cette mise en évidence de ses gloires principales.

Des voix françaises qui s’élèveraient en faveur d’un écrivain de langue Allemande sembleront toujours particulièrement impartiales. Ce serait aussi un signe de durable apaisement si un jour prochain peut-être des suffrages allemands demandaient que le Prix Nobel fût de nouveau désigné parmi les compatriotes d’Anatole France. Cette pensée de concorde a dicté la présente démarche.

L’Autriche, plus humiliée par la guerre qu’aucun autre pays, compte quelques écrivains d’un talent éclatant. L’un d’eux est remarquable entre tous par son intransigeante pureté morale, par son grand coeur, par son puissant tempérament d’artiste: c’est Karl Kraus.

Il rédige à lui seul, depuis vingt-cinq ans, un périodique, die Fackel, redouté pour ses campagnes par toutes les puissances de corruption ou de despotisme de l’Autriche ancienne. Il n’y a pas de cause de justice sociale ou de probité littéraire qu’il n’ait défendue. Son ouvrage intitulé Weltgericht (2 vol. 1919) sera un réquisitoire immortel et une flétrissure qui ne s’effacera plus sur la mémoire de ceux qui ont amené ou rendu possible la grande guerre. Il exprime le remords de la conscience autrichienne et allemande. Son drame Die letzten Tage der Menschheit (800 pages 1922), immense, touffu, met en scène l’humanité européenne durant les années tragiques. Il exprime le remords du temps présent lui-même. Plus de dix volumes de vers (Worte in Versen [8 vol.] Ausgewählte Gedichte, 1920) remarquables par la force du sar- casme, la pureté de l’expression et la noblesse de la pensée, ont ajouté une sonorité nouvelle à la poesie allemande.

Son oeuvre entière est un durable monument élevé aux morts par la pitié humaine et la plus courageuse indignation. Quand elle ne serait pas un grand acte de courage et la preuve d’une vigoureuse pensée, elle resterait debout par la puissance de la création verbale.

Les Français soussignés, professeurs de l’Université de Paris, prient le Jury à qui il appartient de désigner le Prix Nobel de Littérature, de songer, cette anné, a ce très noble écrivain autrichien: Karl Kraus.

Paris, le 10 Novembre 1925

Signature:

Ferdinand Brunot, Doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de Paris. — L. Levy-Bruhl,Professeur à la Sorbonne, Membre de l’Academie des Sciences morales et politiques. — Brunschov, Professeur à la Faculté des Lettres de l’Université de Paris. — Charles Andler, Professeur de littérature allemande à la Faculté des Lettres de l’Université de Paris. — Abel Ruf, Professeur à la Sorbonne (Université de Paris). — Paul Fauconnet, Professeur à la Sorbonne (Faculté de Lettres) de l’Université de Paris. — L. Robin, Professeur d’histoire de la Philosophie ancienne à la Faculté des Lettres de l’Université de Paris. — Lalande, Professeur à la Sorbonne. — Charles Schweitzer, Professeur aux Conférences du département de la Seine.

Für 1926 und 1927 gültig. Für 1928 erneuert mit den Unterschriften:

Charles Andler, Professeur du Collège de France, Paris. — Ferdinand Brunot, Doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de Paris, Membre de l’Institut. — Louis Cazamian, Professeur à la Sorbonne.

Signatur: 
H.I.N.-240189